Cela n’aura pas échappé aux épargnants les plus avertis : le rendement des placements financiers est en baisse constante depuis plusieurs années.

La faute incombe notamment aux banques centrales dont les politiques visent à tirer les taux vers le bas afin de stimuler l’économie. Les taux bas incitent les entreprises à emprunter pour investir et stimulent la consommation des ménages.

Mais résultat des courses pour les épargnants, la performance moyenne des placements sans risque s’effondre, à l’instar des fonds en euros dont la performance est tombée à 1,4 % en 2019.

Logeable au sein d’un contrat d’assurance vie, le fonds en euros est le placement financier préféré des Français.

Mais désormais, les investisseurs souhaitant obtenir une performance supérieure à 1-2 % pan an n’ont d’autres choix que de se tourner vers des actifs plus risqués tels que la bourse.

À titre indicatif, le CAC 40 (l’indice phare composé des 40 plus grandes entreprises françaises), a délivré un rendement annuel moyen corrigé de l’inflation de près de 6 %.

D’autres indices tels que le NASDAQ aux États-Unis délivrent des performances encore supérieures, un succès que l’on doit à des sociétés phares comme Google, Apple, Facebook, Amazon, etc.

Wall Street, trading, marché financier, bourse, action, spéculation… Des mots qui effraient bon nombre des épargnants français.

Mais l’investissement en bourse est-il aussi compliqué et risqué qu’on ne le pense ? Est-ce un placement réservé aux personnes aisées et informées ? Pour répondre à ces questions, nous allons revenir dans cet article sur 5 idées reçues sur la bourse et l’investissement en actions.

1. L’investissement en actions est réservé aux professionnels

De la bouche de certains, il faut nécessairement “s’y connaître” pour investir en bourse. Voilà une première idée reçue qu’il convient de contester.

En effet, il est tout à fait possible d’investir en bourse sans la moindre connaissance.

Les personnes souhaitant investir en bourse sans aucune compétence peuvent compter sur les services de gestion pilotée proposés par l’essentiel des banques, mais aussi des sociétés de gestion, et des cabinets de conseil en gestion de patrimoine.

La gestion pilotée permet non seulement de déléguer à 100 % les opérations de gestion du portefeuille d’actions (que ce soit les arbitrages, ou bien les opérations d’achats et de ventes des actions) mais aussi de définir une stratégie patrimoniale adaptée aux besoins de l’épargnant.

En pratique, la banque ou la société de gestion doit ainsi déterminer le profil de son client avant de déployer une allocation cible pour ses actifs sous gestion.

Cette étape est essentielle pour qu’il y ait une adéquation entre l’allocation en actions décidée pour le client et ses objectifs financiers et patrimoniaux.

Le coût des services de gestion pilotée est inférieur à 1 % (de 0,5 à 0,7 % chez les meilleurs gestionnaires), ce taux est négligeable au regard de la performance des marchés actions (historiquement de l’ordre de 7 à 10 % selon l’échelle de temps et la période considérée).

Pour les épargnants souhaitant gérer eux-mêmes leurs placements financiers sans passer par un service de gestion pilotée, il n’est point besoin d’être un analyste financier chevronné.

En effet, il est tout à fait possible d’investir dans des fonds en actions. La plupart des banques et des courtiers en bourse permet d’accéder à des centaines de fonds dans le monde.

C’est par exemple le cas d’un courtier en bourse avec des avis positifs : Bourse Direct. D’autres acteurs proposent également des services très complets (Degiro, Boursorama, Fortuneo, etc.) Les fonds en actions permettent de déléguer la sélection des actions à des professionnels.

Très en vogue, les fonds indiciels (trackers) permettent de répliquer la performance d’un indice de référence. Ce sont des fonds très intéressants car leurs frais de gestion sont très bas et ces fonds sont par nature très diversifiés.

2. La bourse, c’est pour les riches

Si la bourse a la réputation d’être un domaine réservé aux riches, cela s’explique notamment en raison du fait que les grandes fortunes sont généralement beaucoup mieux informées et aidées par des conseillers en gestion de patrimoine pour y investir.

Aussi, un grand nombre de personnes font fortune en possédant des parts de leurs sociétés cotées en bourse.

Le fait que des personnes riches disposent de participations importantes dans des sociétés cotées en bourse n’interdit en rien à des investisseurs plus modestes d’investir en bourse.

En pratique, le ticket d’entrée pour investir en bourse est accessible même en personnes avec une épargne modeste.

Les parts de fonds en actions évoqués plus haut valent généralement quelques dizaines d’euros, très rarement plus de 200 euros. Quant à la gestion pilotée, elle est également accessible à partir de quelques centaines d’euros.

3. La bourse est un placement risqué

Sur ce point, nous ne pouvons pas donner tort à cette idée reçue. Oui, l’investissement en actions comporte des risques de perte en capital.

Cependant, le risque réel est souvent mal évalué par les épargnants. En diversifiant ses investissements en bourse sur de nombreuses sociétés via des trackers, et en investissant à long terme, le risque est grandement diminué.

Il faut prendre en compte le coût d’opportunité lorsqu’un investisseur à long terme prend l’initiative de ne pas investir en bourse. Il passe à côté de la classe d’actifs offrant historiquement la meilleure performance à long terme.

Par ailleurs, en concentrant ses placements sur les autres grandes classes d’actifs, il diminue mécaniquement la diversification de ses placements, ce qui va à l’encontre des préceptes en matière d’allocation patrimoniale.

La diversification du patrimoine est une des stratégies déterminantes dans le succès et la résilience d’un patrimoine aux vicissitudes de l’économie. Tel ou tel actif peut enregistrer de belles performances sur 5 ans, 10 ans voire 20 ans, puis décevoir pendant de nombreuses années.

4. La bourse ce n’est pas du concret contrairement à l’immobilier

Les épargnants sont nombreux à préférer l’investissement immobilier à la bourse. Jugeant la bourse trop risquée et trop abstraite, par opposition à la pierre considérée comme un actif plus sûr. Ainsi entend-on souvent l’expression “la pierre c’est du concret”.

La très bonne performance de l’immobilier en France depuis une vingtaine d’année renforce cette conviction. Les actions sont donc boudées.

Et pourtant, les actions reposent également sur du concret : les usines, les brevets, les savoir-faire technologiques, les stocks de produit, les carnets de commandes, parfois le foncier aussi (certaines entreprises sont propriétaires de leurs bureaux), tous ces actifs ont une valeur précieuse, et souvent plus prometteuse que de l’immobilier dans des zones peu attractives.

5. La bourse c’est de la spéculation

Certains parlent de “jouer en bourse”. Cette expression a fait beaucoup de mal à une classe d’investissement dont les épargnants français auraient tort de se priver.

Si certains ont une approche de la bourse spéculative (la spéculation est le fait de parier à court terme sur l’évolution du cours de bourse), ce n’est pas le cas de l’essentiel des investisseurs, qui sont souvent des fonds investissant à long terme pour le compte de leurs clients. La bourse n’est pas un jeu ou un casino, c’est de l’investissement.

Conclusion

À l’heure où le régime des retraites est remis en cause, la bourse est un excellent moyen de se constituer un patrimoine avec un horizon de placement supérieur à 10-15 ans.

Loin des clichés, des fantasmes, et des idées reçues associées aux marchés financiers, les investisseurs à long terme ont tout intérêt à allouer une partie de leur patrimoine vers les marchés actions.

Le gouvernement encourage d’ailleurs les investisseurs de long terme avec 2 produits très intéressants : le plan d’épargne retraite (PER) et le plan d’épargne en actions (PEA).

Comme nous l’avons vu, il est possible, et même souvent souhaitable, de déléguer complètement la gestion de ses placements en bourse, en optant pour la gestion pilotée (il faut bien choisir sa gestion pilotée).

Préalablement à la délégation du portefeuille, le conseiller définit un profil de risque au regard de l’horizon de placement, des objectifs et du tempérament de l’épargnant.