Dans ce nouvel article, nous coupons court à 4 mythes autour des conseillers en gestion de patrimoine (CGP).

Le conseiller en gestion de patrimoine est indispensable pour gérer son patrimoine.

Il est aux finances d’un individu, ce que son médecin est à sa santé : un professionnel attentif œuvre pour assurer une bonne santé au patrimoine de son client.

1. Les conseillers en gestion de patrimoine sont réservés aux grandes fortunes.

Faux.

Beaucoup de conseillers en gestion de patrimoine proposent leurs services à des personnes dont le patrimoine est très inférieur à ce que l’on pourrait qualifier de grande fortune.

Il est possible de faire appel à un conseiller en gestion de patrimoine à partir de 100 000 euros, et même un peu moins.

En pratique, de nombreux cabinets travaillent avec des clients dont l’encours moyen est de 100 000 euros, on est donc loin de l’imaginaire collectif se figurant un conseiller rendant visite à ses clients au club de golf.

Par ailleurs, le CGP est un allié précieux si vous n’avez pas de patrimoine mais une capacité d’épargne importante. Il saura alors vous mettre sur les rails pour placer au mieux votre capital et ainsi constituer une fortune plus rapidement.

En ce sens, lorsqu’un client dispose d’une capacité d’épargne importante ainsi qu’une bonne capacité d’endettement, il est souvent intéressant d’avoir recours au levier de l’endettement pour investir dans des projets immobiliers auto-financés par les revenus locatifs.

Cette stratégie est d’autant plus intéressante dans le contexte de taux bas que l’on connaît actuellement.

Au sujet des grandes fortunes, sachez que ces dernières ne font pas seulement appel à un CGP, mais à une équipe complète d’experts œuvrant au sein de family office.

Ces experts (avocat fiscaliste, investisseur, etc.) sont souvent dédiés à temps complet à la gestion des actifs des grandes fortunes. Ces services sont réservés aux familles dans le patrimoine pèse plusieurs dizaines de millions d’euros.

Les détenteurs de patrimoines de quelques millions d’euros auront quant à eux intérêt à se tourner vers les banques privées (JP Morgan par exemple) pour trouver un service optimal s’approchant des family office, sans bien sûr attendre le niveau d’attention et de personnalisation de ces dernières.

2. Mon conseiller bancaire peut remplacer un conseiller en gestion de patrimoine.

Les connaissances d’un conseiller en gestion de patrimoine sont beaucoup plus larges que celles d’un conseiller clientèle ordinaire.

Aussi, les conseillers en agence ne proposent à leurs clients que des produits maisons dont la performance est souvent moins bonne que ceux à disposition des conseillers en gestion de patrimoine, dont le panel de produits financiers est illimité.

Pour certain client, il est d’ailleurs envisageable d’ouvrir une assurance-vie au Luxembourg ou bien de monter une holding pour héberger les actifs du client, des stratégie inimaginables en passant par un conseiller bancaire !

Pour arriver à ce résultat, le conseiller en gestion de patrimoine adopte un point de vue global sur le patrimoine de son client, il ne se contente pas de proposer des produits d’investissement.

Sa mission est ainsi bien plus large, il commence généralement par auditer la structure globale du patrimoine, cela inclut le patrimoine à l’échelle familiale et trans-générationnelle.

À l’issu de cet audit, le CGP peut recommander la mise en place de solutions de défiscalisation s’il juge que cela est dans l’intérêt de son client.

Des moyens d’action peuvent également être déployés pour optimiser la transmission du patrimoine. Toutes ces questions dépassent largement le spectre de compétence d’un conseiller bancaire.

Un autre élément en défaveur des conseillers bancaires est la rotation constante du personnel à laquelle s’adonnent les agences bancaires. Il est désormais très rare de pouvoir avoir affaire au même conseiller sur une longue période.

Ce qui nuit évidemment à la personnalisation du conseil, alors que le suivi dans le temps est primordial.

3. Mon notaire m’a conseillé sur mes placements, je n’ai pas besoin de conseiller en gestion de patrimoine.

Certains notaires sont de bon conseil lorsqu’il s’agit d’investir une somme d’argent.

Par exemple, le notaire pourra suggérer à son client d’ouvrir un contrat d’assurance-vie pour optimiser la transmission du patrimoine aux héritiers.

En effet, il est possible de transmettre 152 500 euros sans taxation via une assurance-vie si le souscripteur verse l’argent sur le contrat d’assurance-vie avant ses 70 ans.

Cependant, le conseil en placement n’est pas le cœur de métier du notaire, son rôle est avant tout de réaliser des actes notariés (transaction de titres de propriétés, contrat de mariage, etc.).

Ce n’est pas un professionnel de l’investissement. Aussi, certains notaires sont tout simplement dépassés par la multiplication des réformes fiscales et l’évolution constante de la fiscalité de l’épargne et l’apparition régulière de nouvelles lois de défiscalisation.

À chaque nouveau ministre, une nouvelle loi ! La dernière en date étant la loi Denormandie permettant de défiscaliser une partie de ses investissements dans l’immobilier ancien.

Le conseiller en gestion de patrimoine est un professionnel mettant constamment à jour ses connaissances des dispositifs d’investissement en vigueur. Le CGP est donc incontournable si vous souhaitez optimiser votre patrimoine au regard de la complexité fiscale française.

4. Les services des conseillers en gestion de patrimoine sont chers.

La plupart des conseillers en gestion de patrimoine se rémunère en prélevant des frais de gestion sur les encours ou bien des frais de dossier au moment de la souscription de placements financiers.

Les CGPI (indépendants) quant à eux se rémunèrent à l’heure. Dans tous les cas, ces frais ne devraient pas constituer un frein pour l’épargnant.

Il faut bien comprendre que le CGP permet d’optimiser la fiscalité de ses revenus et le rendement de son patrimoine. Par conséquent, le coût des services des CGP est largement compensé par l’optimisation du patrimoine.

L’écart de performance annuelle entre un patrimoine mal géré et un patrimoine optimisé est énorme.

Beaucoup d’épargnants mal informés investissent l’essentiel de leur patrimoine sur des fonds en euros dont le rendement peine à couvrir l’inflation (1,8 % en 20108).

Le CGP saura proposer une allocation adaptée aux objectifs du client.

Lorsque l’horizon d’investissement est supérieur à 10 ans, le conseiller en gestion de patrimoine proposera généralement une allocation diversifiée sur différentes classes d’actifs telles que l’immobilier papier (SCPI, foncières cotées, etc.) ou des fonds d’investissement en actions (gestion indicielle ou sociétés de gestion réputées), dont les rendements sont excellents à long terme.

Une fois optimisée, la rentabilité moyenne du patrimoine peut dépasser les 5 % par an.

En conclusion, le conseiller en gestion de patrimoine est un acteur réellement indispensable dès lors que l’épargnant dispose d’un patrimoine significatif (ou d’une bonne capacité d’épargne) et souhaite optimiser ses revenus du capital.